jeudi 29 décembre 2016
Reprise 2017
Les entrainements de Kendo reprendront le mardi 10 janvier 2017 aux horaires habituels (12h15-13h45 les mardis et vendredis).
vendredi 23 décembre 2016
Kirikaeshi, Par Nakano Yasoji Kendo Hanshi 9e dan
Article tiré du Kendo World 6.4 (Kendo World Magazine Volume 6) et traduit de l'anglais par Roland Haroutiounian.
Texte original en Japonais rédigé par Nakano Yasoji (H9-dan), puis traduit en anglais par Alex Bennett.
Le Kirikaeshi a longtemps été l'exercice de base de l'entraînement de kendo. Il est primordial
d'expliquer la meilleure façon de l'exécuter. Je pense qu'il y a trois points en particulier qui nécessitent de l'attention.
Le
premier est la respiration. Après avoir exécuté le premier men, vous
devez prendre une grande
inspiration et exécuter les men suivants avec une seule expiration.
Beaucoup de persones ont tendance à exécuter chaque men avec une
expiration. C'est la mauvaise manière de le faire. Les frappes
consécutives en avançant et en reculant devraient être faites dans
la même expiration, de même que la dernière coupe.
Il
y a ensuite le cas de l'angle de la lame lors des attaques. On voit
souvent les pratiquants
exécuter les attaques avec de grands angles sur chaque côté. De
nouveau, ceci n'est pas correct. La main gauche ne devrait jamais dévier
de la ligne centrale du corps. Si la main gauche alterne
de la gauche vers la droite à chaque attaque, votre technique ne va
pas se développer et l'exercice tout entier sera futile. La main gauche
se déplace verticalement le long de l'axe central et le
shinai devrait être tourné à chaque fois pour s'assurer que la lame
est dans le bon angle de coupe pour chaque côté.
La
distance d'attaque est aussi très importante. Maintenez une distance
qui est relative au
motodachi pour garantir que le monouchi du shinai frappe les côtés
du men de manière efficace. Chiba Shūsaku, le fameux maître de sabre de
la période Tokugawa (1603 - 1868), a rapporté les points
importants suivants par rapport au kirikaeshi :
Dix points pour le kakari :
- L'attaque doit être pleine d'entrain et doit devenir progressivement plus rapide
- L'attaque devrait être puissante.
- Allongez votre respiration au maximum
- Les bras ne devraient pas être limités en mouvement
- Le corps doit se déplacer de façon légère et adroite
- Des shinais de plus grande longueur devraient être utilisés sans lésiner
- Le bas du corps devrait être stable, avec la puissance focalisée sur l'abdomen.
- Les yeux doivent être vifs
- Maintenez la distance correcte d'attaque
- Assurez-vous que le tenouchi est souple, et que chaque frappe résonne.
- Soyez calme
- Les yeux doivent être vifs
- Observez le mouvement de chaque attaque avec attention
- Le mouvement du corps doit se faire sans effort
- Le corps doit être stable et régulier
- Le tenouchi doit être ferme
- Bloquez chaque attaque de manière nette
- Accumulez la force dans vos bras.
Il
y a deux méthodes principales pour recevoir un kirikaeshi : tenir le
shinai en position
verticale et bloquer chaque attaque alternativement sur la gauche et
la droite du corps; et maintenir la main gauche au centre du corps tout
en frappant vers le bas sur chaque frappe. Quelle est
la meilleure façon de recevoir ? On trouve beaucoup de méthodes pour
recevoir le kirikaeshi, et quasiment autant de justifications pour
chacune. J'ai entendu de Mochida Moriji-sensei (H10-dan)
que quand on reçoit de chaque côté du corps, la main gauche ne
devrait pas se déplacer de plus de 10 cm. Il a aussi dit qu'il est mieux
de recevoir chaque attaque avec un mouvement de
suri-otoshi. Quand vous recevez le kirikaeshi d'un débutant, faites
cela en tirant très légèrement en arrière votre propre shinai pour
encourager l'attaque à s'allonger plus. Pour ceux qui
frappent plus fort, le suri-otoshi est utile pour les aider à
apprendre à réguler la force de l'attaque.
Il
est courant d'entendre à quel point le kirikaeshi était central dans
l'entraînement dans
l'ancien temps. Les anciens sensei racontent leur jeunesse au cours
de laquelle ils ne pratiquaient que le kirikaeshi. Etait-ce le cas , et
si oui, n'était-ce pas un peu excessif ? En fait, quant
j'étais étudiant au Tokyo Higher Normal School, nous n'avons pas
fait beaucoup de kirikaeshi à dire vrai. Je ne dit pas que c'était une
bonne chose, mais nous passions souvent directement au
ji-geiko. Nous n'avons pas fait de kirikaeshi de manière excessive,
comme c'était le cas dans d'autres lycées.
Inutile
de dire qu'il ne fait aucun doute que le kirikaeshi est absolument
crucial pour apprendre
les bases, mais seulement si il est pratiqué correctement. Si votre
main gauche s'égare du centre, ou si vos frappes sont petites, ou
lancées en avant de votre corps au lieu d'au-dessus de votre
tête, alors il n'y a aucun intérêt à le pratiquer.
Mokuso (Article proposé anciennement par Jean-Jacques Lavigne)
MOKUSO
Quelques remarques intéressantes sur le Mokuso, qui signifie littéralement "penser en silence", et que j'extrais du numéro du mois de Juin de la revue Kendo Nippon :
Les origines exactes du Mokuso ne sont pas connues. Il semble que le Mokuso ait été introduit dans le Kendo vers 1898 (voilà encore quelque chose qui va décevoir ceux qui pensent que Miyamoto Musashi bouffait du Mokuso à son petit déjeuner) et qu'il n'existait pas auparavant. La position du Mokuso diffère notablement de la position adoptée en Zen (en Kendo le Mokuso se pratique en Seiza, alors qu'en Zen la position assiste est "en tailleur") sans qu'on connaisse les raisons exactes de cette différence.
Les buts du Mokuso sont exprimés par l'expression "Kokyu wo totonoeru, kokoro wo totonoeru" dans laquelle Kokyu est la respiration, Kokoro le coeur, l'esprit, et le verbe Totonoeru signifie arranger, ajuster mais aussi préparer. Bref, aux ambiguïtés près de la langue japonaise, il s'agit d'ajuster sa respiration et de se préparer mentalement.
Ajuster sa respiration
Ce qui est important c'est de se concentrer sur sa posture (la corriger) et sur sa respiration. Mon premier professeur de Kendo (Hanshi 8e dan) ne donnait d'ailleurs pas l'ordre "Mokuso", il annonçait "Shinkokyo 10 kai" ("10 respirations profondes"), voire "20 kai" ou même "30 kai". Respirer régulièrement est en général un exercice recommandé pour se détendre. De ce point de vue, il constitue une excellente introduction à une séance d'activités physiques intenses.
Se préparer mentalement
Beaucoup de pratiquants se demandent à quoi penser pendant le Mokuso. L'expérience montre que si on se concentre suffisamment sur sa respiration, il est difficile de penser à quelque chose, mais c'est un exercice difficile. De façon générale on peut penser à ce que l'on veut, l'idée générale étant en quelque sorte de "purger" son esprit pour aborder le geiko dans l'état d'esprit que les Japonais appellent "Mushin" (sans sentiment). Après le Keiko on pourra réfléchir au Keiko qui vient de s'achever, et essayer d'en tirer quelques leçons ou sujets de réflexion.
Jean-Jacques LAVIGNE (2001)
La signification du Tanren : au-delà d'un entrainement
(Traduit de l'anglais par Roland)
La signification du Tanren : au-delà d'un entrainement
La signification du Tanren : au-delà d'un entrainement
Entraînons-nous durement ! La pratique commence dès le suburi avec un kiai puissant. Tous les pratiquants sont remplis d'une énergie positive. Mais quelque chose manque ... quelque chose de réellement important... C'est le sens de TANREN.
Tanren est généralement traduit par le terme "entraînement" mais il représente plus que ça. Pour en comprendre réellement le sens, je souhaiterais diviser le mot en deux parties : le "tan" et le "ren".
- Tan signifie ... "Améliorer la qualité du mental en frappant dessus du haut vers le bas"
- Ren signifie ... "Améliorer la qualité du mental en le fusionant et en le nettoyant de ses impuretés"
De Kanjigen , 5e révision. Traduit par MASHIRO IMAFUJI.
Ils signifient tous deux
l'amélioration de la qualité du métal au travers du processus de fusion,
de la séparation des impuretés et des coups répétés. Cela vous
rappelle-t-il quelque chose ?
Le Katana
Croyez-vous que le katana
peut-être facilement fabriqué ? Tout d'abord il requiert un matériau de
qualité. Puis il faut passer par de multiples étapes et l'ensemble du
processus est réalisé par des artisans (Cliquer sur ce lien pour une
explication du processus de forge d'un katana : http://www.pbs.org/wgbh/nova/samurai/swor-nf.html).
Tanren est un processus d'auto-amélioration.
En premier lieu, nous devons nous purifier. Qu'est-ce que cela signifie ?
Cela
signifie que nous devons supprimer nos propres théories sur ce que le
kendo devrait être. Quand vous apprenez quelque chose, vous devez
écouter le professeur. Mais si vous êtes déjà remplis d'informations que
vous avez aléatoirement obtenues d'autres sources, alors vous ne pouvez
pas apprendre de votre professeur. Quel que soit la valeur de
ce-dernier, vous ne pourrez simplement pas l'écouter.
Prenez soin de vous
débarrasser des substances impures en vous. Bien que vous devriez
pouvoir réaliser quelle est l'information véritable, il faut en premier
lieu partir du principe que votre professeur est un très bon professeur
et que l'on obtient l'information véritable de sa part.
Puis, une fois que vous
recevez son enseignement, vous devez vous efforcer de comprendre et
pratiquer ce que vous apprenez. On appelle cela "neru", ce qui signifie
"pétrir". Le kanji chinois pour ren peut être également similaire au
kanji pour "neru".
En pétrissant la pâte, on
espère que ce que l'on prépare aura meilleur goût. C'est exactement la
même chose pour le kendo. On répète sans cesse ce que l'on a appris
auparavant pour l'améliorer. Et dans le même temps, on doit régler les
détails pour l'améliorer encore plus. C'est une étape que l'on ne peut
sauter.
Nous
devons battre le métal tant qu'il est chaud et le plier en deux, puis
le frapper encore et encore. C'est également la méthode de fabrication
d'un katana. En répétant toujours le même processus nous améliorons la
qualité.
Le
seul fait de répéter la même chose encore et encore ne va pas nous
améliorer. Nous devons faire un grand effort de réflexion pour nous
améliorer à travers le kendo, de la même manière que les artisans qui
fabriquent le katana. Chaque fois qu'ils frappent le métal avec un
marteau, ils doivent ajuster leur force, leur timing, les angles, etc
... Ils ne frappent pas sans réfléchir.
Ce
processus dans son ensemble est appelé "Tanren". Notre but doit être de
nous améliorer physiquement et mentalement à travers le tanren du kendo.
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