vendredi 23 décembre 2016

Mokuso (Article proposé anciennement par Jean-Jacques Lavigne)

MOKUSO

Quelques remarques intéressantes sur le Mokuso, qui signifie littéralement "penser en silence", et que j'extrais du numéro du mois de Juin de la revue Kendo Nippon : 

Les origines exactes du Mokuso ne sont pas connues. Il semble que le Mokuso ait été introduit dans le Kendo vers 1898 (voilà encore quelque chose qui va décevoir ceux qui pensent que Miyamoto Musashi bouffait du Mokuso à son petit déjeuner) et qu'il n'existait pas auparavant. La position du Mokuso diffère notablement de la position adoptée en Zen (en Kendo le Mokuso se pratique en Seiza, alors qu'en Zen la position assiste est "en tailleur") sans qu'on connaisse les raisons exactes de cette différence.

Les buts du Mokuso sont exprimés par l'expression "Kokyu wo totonoeru, kokoro wo totonoeru" dans laquelle Kokyu est la respiration, Kokoro le coeur, l'esprit, et le verbe Totonoeru signifie arranger, ajuster mais aussi préparer. Bref, aux ambiguïtés près de la langue japonaise, il s'agit d'ajuster sa respiration et de se préparer mentalement. 

Ajuster sa respiration

Ce qui est important c'est de se concentrer sur sa posture (la corriger) et sur sa respiration. Mon premier professeur de Kendo (Hanshi 8e dan) ne donnait d'ailleurs pas l'ordre "Mokuso", il annonçait "Shinkokyo 10 kai" ("10 respirations profondes"), voire "20 kai" ou même "30 kai". Respirer régulièrement est en général un exercice recommandé pour se détendre. De ce point de vue, il constitue une excellente introduction à une séance d'activités physiques intenses. 

Se préparer mentalement

Beaucoup de pratiquants se demandent à quoi penser pendant le Mokuso. L'expérience montre que si on se concentre suffisamment sur sa respiration, il est difficile de penser à quelque chose, mais c'est un exercice difficile. De façon générale on peut penser à ce que l'on veut, l'idée générale étant en quelque sorte de "purger" son esprit pour aborder le geiko dans l'état d'esprit que les Japonais appellent "Mushin" (sans sentiment). Après le Keiko on pourra réfléchir au Keiko qui vient de s'achever, et essayer d'en tirer quelques leçons ou sujets de réflexion. 

Jean-Jacques LAVIGNE (2001)

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